Café vert
Fiche de synthèse
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Nom commun
Café vert, Green coffe (anglais)
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Nom(s) scientifique(s)
Coffea arabica
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Famille
Rubiaceae
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Origine
Zones tropicales d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie
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Partie(s) utilisée(s)
Graine
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Principaux actifs
Caféine | Acide chlorogénique
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Propriété(s) associée(s)
Tonifiant | Anti-fatigue | Aide minceur
Qu'est-ce que le Café vert ?
Le caféier est un arbre cultivé dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie pour l’exploitation de la graine de café. Lors de la récolte, la graine de café est verte et ne deviendra noire qu’après torréfaction. En phytothérapie, il est plus intéressant d’utiliser le café vert, car riche en caféine, trigonelline, acide chlorogénique, cafestol, kahweol… C’est un tonifiant, un stimulant physique et intellectuel, et il permet de lutter contre les états de fatigue. Le café vert est également préconisé pour ses vertus amincissantes. En effet, il permet de stimuler la lipolyse, de diminuer l’absorption des glucides et d’accélérer le transit intestinal. Ainsi lors d’un régime alimentaire, le café vert facilitera la perte de poids tout en permettant de rester en forme.
Origine, habitat et culture
Le caféier est un arbre de la famille des rubiacées, il est généralement cultivé pour l’exploitation de la graine de café. Il existe de très nombreuses variétés “d’arbres à café“ mais les plus répandues sont le coffea arabica et le coffea canephora. Le coffea liberica est également cultivé dans certains pays, mais dans une moindre mesure.
Cet arbre aurait été découvert aux alentours du Xème siècle après J.C sur les hauts plateaux d’Ethiopie où il poussait à l’état sauvage. Il ne pousse qu’en zone chaude et humide, dans les régions tropicales d’Afrique et d’Asie. On le trouve plus particulièrement au niveau de la ceinture équatoriale (28° Nord - 28° Sud) dans une région appelée « bean belt ».
Les caféiers aiment pousser à l’ombre dans les sous-bois, ils ne se développent qu’entre 10 et 35°C et ne supportent ni le froid ni la sécheresse.
Ce sont lors des conquêtes musulmanes de l’époque que les caféiers ont été propagés dans les pays voisins.
Au XVème siècle ils sont cultivés au Yémen, puis rapidement dans toute la péninsule arabique, en Syrie, en Egypte, en Iran, en Turquie… Ce n’est que XVIIème siècle, grâce aux Ottomans, que le monde occidental découvre la graine de café.
D’abord considéré comme la “boisson amère de Satan“, l’arbre à café est très vite cultivé dans les différentes colonies Européennes ; c’est ainsi qu’il se retrouve aux Antilles, en Amérique latine…
Les cultures de caféiers s’étendent aujourd’hui dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie.
Apparence, composition et format
Le caféier est un arbre qui, à l’état sauvage peut atteindre 10 à 15 mètres de hauteur. Dans les plantations, il est taillé pour ne finalement mesurer que 2 à 3 mètres afin de faciliter la récolte.
Cette plante ligneuse a l’aspect d’un buisson composé de plusieurs troncs. Les feuilles sont persistantes, brillantes et de couleur vert foncé. Les fleurs blanches, n’apparaissant qu’à des températures supérieures à 15°C, doivent être pollinisées dans les heures qui suivent la floraison. Une fois fécondée, la fleur fane et une nouvelle apparaît. Le caféier peut ainsi produire plus de 30 000 fleurs par an. Les fruits, quant à eux, n’apparaitront que 8 à 12 mois après la pollinisation.
La particularité du caféier est que l’on peut retrouver au même moment et sur le même arbre, des fleurs, des fruits matures et d’autres en cours de maturation.
Les graines de café se trouvent à l’intérieur du fruit, qui est en fait une drupe. Le fruit mature est de couleur rouge, c’est pourquoi il est communément appelé “cerise de café“. Dans une drupe on trouve généralement deux graines.
Lors de la récolte, la graine de café est débarrassée de son enveloppe charnue selon différentes méthodes : on obtient alors la graine de café vert qui pourra ensuite être torréfiée pour obtenir la très populaire graine de café noir.
Les propriétés thérapeutiques de la graine de café vert sont dues à sa remarquable composition chimique, elle est riche en :
- Caféine : la quantité reste stable dans le café vert ou torréfié
- Trigonelline (perte de 80% durant la torréfaction),
- Acide chlorogénique : On en trouve 4 à 8% dans le café vert contre 1 à 3% dans le café torréfié.
- Cafestol et kahweol (absents du café torréfié)
- Glucides (saccharose, polysaccharide)
- Fibres (lignine, pectine)
- Protéines
- Lipides (huile de café, diterpènes, minéraux…)
Du fait de son amertume naturelle, le café vert est souvent conditionné en gélules pour être plus facilement consommé. On peut également faire directement des décoctions à partir des graines de café vert.
Propriétés et effets recherchés
Amincissant
La caféine inhibe une enzyme appelée la phosphodiestérase, on observera alors une augmentation de l’AMPc intracellulaire qui joue le rôle d’intermédiaire pour activer une seconde enzyme : la protéine kinase. Cette dernière va stimuler la lipolyse, c’est à dire qu’elle va permettre la dégradation des triglycérides (contenus dans les cellules adipeuses) en acides gras qui iront dans la circulation sanguine pour être utilisés par les organes comme source d’énergie.
L’acide chlorogénique présent dans le café vert aurait aussi un effet sur la perte de poids. En effet cet acide diminue la glycémie postprandiale en limitant son absorption intestinale : c’est à dire qu’elle va limiter l’absorption des sucres par les intestins et ainsi permettre de diminuer le taux de glucose sanguin.
Une méta-analyse regroupant 11 essais cliniques a recensé l’effet de l’acide chlorogénique sur la perte de poids : 6 ont été réalisés sur des modèles animaux et 5 chez l’homme :
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Chez les animaux, il a été rapporté un effet bénéfique sur la perte de poids après la consommation d’acide chlorogénique.
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Chez l’Homme, différents essais ont également permis de montrer que le café vert permettait d’obtenir une perte de poids significative. Pour exemple, une étude réalisée en 2007 sur 30 personnes en surpoids, a démontré que la consommation de 200 mg par jour de café riche en acide chlorogénique, pendant 12 semaines a entrainé une diminution significative du poids chez le groupe témoin (perte de 5,4 kilogrammes en moyenne) comparativement au groupe placebo (perte de 1,7 kilogrammes en moyenne).
Tonifiant
La caféine est un antagoniste des récepteurs d’un nucléoside appelé l'adénosine. Ce dernier a la propriété de diminuer la concentration de nombreux neurotransmetteurs, notamment la sérotonine, la dopamine, l'acétylcholine, la norépinephrine et le glutamate.
La caféine, en bloquant les récepteurs de l’adénosine, s'oppose donc à ses effets. On observe alors une augmentation de la concentration des neurotransmetteurs dans le système nerveux central ce qui entraîne les effets bien connus du café :
- Stimulation de la vigilance
- Amélioration de la concentration et de la performance intellectuelle
- Effet anti-hypnotique
- Amélioration du sentiment de bien-être
- Augmentation de l’endurance par amélioration de l’efficacité de la contraction musculaire et diminution de la sensation d’effort et de fatigue
Antioxydant
L’acide chlorogénique est connu pour son incroyable potentiel antioxydant, c’est pourquoi il fait l’objet d’étude pour le traitement de pathologies où l’oxydation cellulaire joue un rôle majeur comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’athérosclérose, les pathologies inflammatoires…
Dosage et posologie
Veiller à respecter la dose maximale journalière de caféine qui se situe entre 600 et 1000 mg par jour.
Pour les prises, il peut être conseillé de les espacer de 3 à 6 heures.
Néanmoins, chez un fumeur, la pharmacocinétique de la caféine étant plus rapide, il vaudra mieux espacer de 3 heures les prises de café vert. Inversement chez les femmes enceintes et sous contraceptions hormonales, la pharmacocinétique étant ralenti il vaudra mieux espacer les prises de 5 voire 6 heures.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
En cas de surdosage en caféine on pourra observer des troubles anxieux, des palpitations cardiaques, des troubles du sommeil, un sentiment de nervosité, des céphalées, des tremblements.
La caféine est responsable de la plupart des interactions. En effet elle est principalement métabolisée par le CYP 1A2, ainsi tout médicament pris en concomitance et métabolisée par cette même enzyme entrera en compétition.
Les antibiotiques de la famille des fluoroquinolones peuvent entrainer un surdosage en caféine car ils ralentissent son élimination.
Demander un avis médical si vous êtes sous :
- Antidépresseurs : notamment la Fluvoxamine, les Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, l’Imipramine, la Clomipramine, l’Amitriptyline et la Miansérine (Athymil).
Avec la Fluvoxamine la demi-vie de la caféine passe de 4,9 à plus de 30 heures. Les effets de ces médicaments et de la caféine peuvent être potentialisés.
- Théophylline : la concentration plasmatique de ce médicament à marge thérapeutique étroite augmente en cas de prise concomitante de café, il y’a donc un risque important d’apparition d’effets indésirables.
- Clozapine : Pour la Clozapine les effets indésirables augmentent à cause de la compétition avec la caféine pour le CYP 1A2.
- Lithium : Une précaution particulière doit être observée avec le lithium, en effet un arrêt soudain de caféine chez une personne équilibrée peut entrainer une augmentation importante de la lithémie (taux de lithium dans le sang) et donc des effets indésirables graves.
- Fer : L’absorption du fer est inhibée en cas de prise concomitante avec le café, veillez à prendre le café 2 heures avant ou après la prise de fer.
Associations suggérées
Informations complémentaires
L’absorption de la caféine par voie orale est complète et rapide. Le pic plasmatique est atteint après 15 à 120 minutes.
Ne pas oublier de prendre en compte la consommation de caféine sous d’autres formes (boissons, médicaments, guarana…)
Sources
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