Fleur d'oranger (bigaradier)
Fiche de synthèse
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Nom commun
Bigaradier
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Autre(s) nom(s)
Oranger amer, Oranger de Séville, Fleur d'oranger
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Nom(s) scientifique(s)
Citrus aurantium
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Famille
Rutaceae
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Origine
Asie
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Partie(s) utilisée(s)
Fruits, feuilles, rameaux, fleurs
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Principaux actifs
Huile essentielle de Néroli, Huile essentielle de Petit Grain Bigarade, Huile essentielle de bigarade zestes
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Propriété(s) associée(s)
Apaisement, anti-stress, sommeil | Beauté de la peau | Action anti-infectieuse | Digestion
Qu'est-ce que la fleur d'oranger (bigaradier) ?
Le bigaradier est un arbre fruitier qui est aussi connu sous le nom d’oranger amer en raison de ses fruits qui ressemblent aux oranges communes mais sont beaucoup plus amers. La renommée du bigaradier vient incontestablement de ses fleurs blanches très parfumées et des deux produits issus de leur distillation : l’eau de fleurs d’oranger prisée comme tonique cutané et arôme naturel, et l’huile essentielle de Néroli idéale pour donner de l’éclat à la peau et apaiser l’organisme. Les atouts du bigaradier ne s’arrêtent pas là puisque ses feuilles, ses rameaux et les jeunes fruits permettent l’obtention de l’huile essentielle de Petit Grain Bigarade plébiscitée pour ses propriétés anti-stress et son action régénérante au niveau de la peau. Enfin, l’huile essentielle obtenue à partir des zestes de bigarades est quant à elle connue pour ses vertus digestives.
Origine, habitat et culture
Le bigaradier est un arbre fruitier (Citrus aurantium) originaire d’Asie du Sud-Est. Son histoire est étroitement liée à celle de l’oranger commun ou oranger doux (Citrus sinensis). Et pour cause puisque le bigaradier fut le premier au cours de l’histoire à porter le nom d’oranger.
On raconte que les Arabes auraient introduit le bigaradier entre le IXème et le Xème siècle en Irak, en Syrie, en Palestine, en Afrique du Nord, puis en Sicile, en Sardaigne et en Espagne. Il connut notamment un grand succès en Andalousie, ce qui lui valut d’ailleurs le nom d’oranger de Séville.
Le bigaradier fut répandu dans toute l’Europe avant de connaître la concurrence de son cousin, Citrus sinensis, qui le détrôna et pris le nom d’oranger. La raison de ce succès : des fruits à la saveur douce moins amère que ceux du bigaradier.
L’arrivée de l’espèce Citrus sinensis ne marqua néanmoins pas la fin de la culture du bigaradier, que l’on nomme progressivement « oranger amer » en opposition à l’oranger doux. Au XVIIème siècle, la princesse de Nerola en Italie rendit célèbre l’essence de fleurs de bigaradier comme parfum en l’utilisant pour parfumer ses bains et ses gants.
Aujourd’hui connue sous l’appellation « huile essentielle de Néroli », cette essence est toujours largement employée en parfumerie. Elle est aussi souvent recommandée par les aromathérapeutes pour lutter contre le stress, l’anxiété, les nervosités, le trac et les troubles du sommeil.
Au fil des siècles, un co-produit de la distillation des fleurs de bigaradier a également suscité un fort intérêt : l’hydrolat de fleurs d’orangers, plus couramment connu sous le nom d’eau de fleurs d’oranger. Cette eau florale est en effet devenue un produit phare dans les rituels beauté destinés à apaiser et illuminer la peau.
L’eau de fleurs d’oranger doit aussi sa renommée à son usage comme arôme naturel dans diverses pâtisseries du bassin méditerranéen. Elle fait notamment partie des recettes traditionnelles des navettes de Marseille et des cornes de gazelle marocaines.
Qu’en est-il des fruits de bigaradier ? Les bigarades, ou oranges amères, n’ont certes pas eu le succès des oranges douces en raison de leur amertume. Ce sont malgré tout, les fruits à la base de la marmelade largement consommée en Grande-Bretagne. A partir des zestes, on obtient aussi une huile essentielle utilisée dans plusieurs liqueurs dont le Grand Marnier.
Enfin, une troisième huile essentielle est obtenue à partir du bigaradier : l’huile essentielle de Petit Grain Bigarade. Elle est issue de la distillation des rameaux, des feuilles et des jeunes fruits verts aussi nommés « petits grains » en raison de leur petite taille. L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade est plébiscitée pour ses propriétés relaxantes et son action régénérante au niveau de la peau.
Apparence, composition et format
Le bigaradier, ou oranger amer, est un arbre vigoureux et épineux pouvant atteindre 10 mètres de hauteur. Il présente des feuilles persistantes, ovales et pointues de couleur vert foncé. Il développe de nombreuses fleurs blanches très parfumées. Leur odeur est beaucoup plus prononcée que les fleurs d’oranger doux.
Les fruits du bigaradier sont les bigarades, ou oranges amères. Il s’agit de fruits ronds dont la peau rugueuse est orange à maturité, et parfois teintée de vert ou de jaune. Ils sont plus petits que les oranges douces et contiennent plus de pépins.
On récolte les fruits, les fleurs, les rameaux et les feuilles du bigaradier pour en extraire des huiles essentielles aux nombreuses vertus.
On distingue 3 huiles essentielles issues de l’oranger amer :
- l’huile essentielle de Néroli obtenue à partir des fleurs ;
- l’huile essentielle de Petit Grain Bigarade obtenue à partir des rameaux, des feuilles et des jeunes fruits verts ;
- l’huile essentielle de Bigarade obtenue à partir des zestes.
La célèbre eau de fleurs d’oranger est un co-produit de la distillation des fleurs de bigaradier.
Chaque huile essentielle présente une composition différente :
- L’huile essentielle de Néroli renferme majoritairement du linalol et contient également du nérolidol, du farnésol, de l’acétate de linalyle, du limonène et du béta-pinène.
- L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade se compose essentiellement d’acétate de linalyle et renferme aussi du linalol.
- L’huile essentielle obtenue à partir des zestes contient majoritairement du limonène et renferme aussi de nombreux autres composants comme du béta-myrcène et de l’acétate de linalyle.
Propriétés et effets recherchés
Vertus apaisantes (HE de Néroli, HE de Petit Grain Bigarade, Eau de fleurs d’oranger)
L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade et l’huile essentielle de Néroli sont réputées pour leurs propriétés relaxantes. Elles sont idéales en cas de stress, nervosité, anxiété, trac et troubles dépressifs mineurs. Elles peuvent aussi être des alliées précieuses pour faciliter l’endormissement et éviter les réveils intempestifs. L’huile essentielle de Néroli est dite positivante : elle redonne vitalité et confiance en soi. L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade est une puissante harmonisante sur le plan affectif et émotionnel. Cette dernière est souvent conseillée en cas de rupture sentimentale douloureuse.
On attribue aussi des vertus relaxantes à l’eau de fleurs d’oranger. Elle peut ainsi être idéale pour un rituel bien-être du soir pour se détendre et se reconnecter à soi.
Beauté de la peau (HE de Néroli, HE de Petit Grain Bigarade, Eau de fleurs d’oranger)
L’huile essentielle de Néroli et l’huile essentielle de Petit Grain Bigarade sont des toniques cutanés. Elles sont idéales pour régénérer et donner de l’éclat à la peau.
L’eau de fleurs d’oranger est également un tonique cutané. Elle a une action plus douce qui permet d’apaiser, de revitaliser et de rafraîchir délicatement la peau. Elle est utilisée autant dans les rituels beauté du matin pour illuminer le visage, que les rituels bien-être du soir pour un soin délicat et apaisant avant de trouver le sommeil.
Action anti-infectieuse (HE de Néroli, HE de Petit Grain Bigarade)
L’huile essentielle de Néroli possède aussi des propriétés anti-bactérienne et anti-parasitaire. Elle peut être préconisée pour lutter contre des infections du système digestif. L’huile essentielle de Petit Grain Bigarade peut agir comme un anti-infectieux léger au niveau des voies respiratoires.
Vertus digestives (HE de Néroli, HE de Bigarade zestes)
L’huile essentielle de Néroli et l’huile essentielle de Bigarade (zestes) sont des toniques digestifs. Elles ont ainsi un fort intérêt pour soulager des troubles gastriques et digestifs.
Dosage et posologie
Les trois huiles essentielles obtenues à partir du bigaradier peuvent être utilisées par voie orale, en application cutanée et en diffusion.
- Voie orale : Déposer quelques gouttes d’huile essentielle sur un support (comprimé neutre, pain, miel, huile d’olive, etc.) à ingérer.
- Diffusion : Déposer quelques gouttes d’huile essentielle dans un diffuseur ou bien sur un mouchoir en tissu et inhaler.
- Application cutanée : Effectuer une dilution à 20 % de l’huile essentielle dans une huile végétale ou dans un soin cosmétique, puis appliquer sur le visage, le plexus ou l’intérieur des poignets.
Tout comme les huiles essentielles, l’hydrolat de fleurs d’oranger peut être employé par voie interne ou externe.
- Voie orale : Diluer une cuillère à café dans un grand verre d’eau.
- Voie cutanée : Imbiber un coton d’hydrolat et appliquer sur les tempes, la nuque et/ou le visage.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
Contre-indications : Il n’existe aucune contre-indication à l’usage de l’eau de fleurs d’oranger.
Par mesure de précaution, un avis médical est en revanche recommandé avant l’utilisation d’une huile essentielle obtenue à partir du bigaradier chez les enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.
Recommandations d’usage : Comme toutes les huiles essentielles, celles de bigaradier contiennent une teneur élevée en principes actifs et nécessitent donc d’être diluées avant utilisation. En cas de doute, il convient de demander l’avis d’un professionnel de santé.
Avant l’application cutanée d’une huile essentielle, un test dans le pli du coude est généralement recommandé pour écarter le risque de réactions allergiques.
L’huile essentielle obtenue à partir des zestes de bigarades est photosensibilisante. Il est important de ne pas s’exposer au soleil après usage sur la peau sous risque d’apparition de taches.
Associations suggérées
Relaxation : Huile essentielle de Lavande vraie
Troubles digestifs : Huile essentielle de Menthe poivrée
Soin de la peau : Eau florale Lavande, Bleuet
Informations complémentaires
Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.
Sources
Polese J-M. La culture des agrumes. Editions Artemis. 2008. 93 pages.
Bardeau F. Les Huiles Essentielles. Fernand Lanore. 2009. 315 pages.
Kaibeck J. Mieux avec les huiles essentielles. Éditions Leduc. Novembre 2019. 224 pages.
Folliard T. Petit Larousse des huiles essentielles. Larousse. Août 2020. 304 pages.
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Carvalho-Freitas MI, Costa M. Anxiolytic and sedative effects of extracts and essential oil from Citrus aurantium L. Biol Pharm Bull. 2002 Dec;25(12):1629-33.
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