Gattilier
Fiche de synthèse
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Nom commun
Gattilier
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Autre(s) nom(s)
Agneau chaste, arbre au poivre, poivre des moines
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Nom(s) scientifique(s)
Vitex agnus-castus
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Famille
Verbenaceae
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Origine
Région méditerranéenne
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Partie(s) utilisée(s)
Fruits (baies)
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Principaux actifs
Substances diterpéniques
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Propriété(s) associée(s)
Régulateur hormonal | Bénéfices contre le syndrome prémenstruel | Bienfaits contre les troubles du cycle menstruel
Qu'est-ce que le gattilier ?
Le gattilier est une plante méditerranéenne utilisée à des fins médicinales depuis l’Antiquité. Le père de la médecine Hippocrate la préconisait déjà pour réguler les menstruations, ou plus communément les règles. On sait aujourd’hui que les baies du gattilier renferment des substances diterpéniques capables d’agir sur la sécrétion des hormones féminines et ainsi de lutter contre des troubles du cycle menstruel. Ces principes actifs peuvent notamment contribuer à soulager les douleurs liées aux règles, et plus globalement atténuer le syndrome pré-menstruel.
Origine, habitat et culture
Le gattilier a une longue histoire : il fut remarqué et utilisé dès l’Antiquité. A cette époque, il représentait un véritable symbole de chasteté. La légende raconte que les religieux et les religieuses utilisaient le gattilier pour les protéger des plaisirs de la chair, ce qui a d’ailleurs valu à cette plante son surnom d’agneau chaste et son nom scientifique Vitex agnus-castus.
Cette symbolique a traversé les siècles puisqu’au Moyen-Age, il se dit que les moines mâchaient les fruits de gattilier pour réprimer leurs désirs sexuels. Ayant un goût légèrement piquant, les baies de gattilier furent alors nommées poivre des moines. Toutefois, ce n’est pas la seule raison pour laquelle le gattilier a connu un grand succès.
Durant la Grèce antique, cette plante fut recommandée à des fins médicinales par Hippocrate en raison de ses multiples atouts dans la vie d’une femme. Le célèbre médecin grec préconisait son usage pour réguler les menstruations (les règles), favoriser l’expulsion du placenta après l’accouchement et stimuler la lactation.
Aujourd’hui, certains usages traditionnels du gattilier perdurent. Les recherches ont notamment permis de mettre en évidence son rôle de régulateur hormonal et ses bienfaits pour lutter contre les troubles hormonaux : syndrome prémenstruel, troubles des règles, etc.
Le gattilier se développe dans les lieux humides, notamment au niveau des rivages et bords de mer, des sources, des cours d’eau, ou encore des marécages. C’est une plante de la région méditerranéenne qui est toutefois assez rare en France.
Apparence, composition et format
Le gattilier est un buisson qui peut atteindre 1 à 2 mètre(s) de hauteur. Ses rameaux velus et souples ont une coloration grise-blanche. Longues et en forme de fer de lance, les feuilles du gattilier sont dépourvues de poils et affichent une couleur vert foncé sur le dessus.
Sur le dessous, les feuilles ont une coloration grise-blanche et sont recouvertes d’un duvet.
Le gattilier développe de petites fleurs bleues violacées réunies en épis. Celles-ci laissent ensuite leur place à des fruits : des drupes sphériques de couleur noire-rouge. Ces baies ont une odeur et une saveur poivrées.
En phytothérapie, ce sont essentiellement les baies du gattilier qui sont utilisées. Elles sont séchées avant d’être broyées.
Différents extraits peuvent alors être obtenus et utilisés pour la fabrication de préparations spécifiques dont des compléments alimentaires de gattilier.
Le gattilier doit ses bienfaits à sa composition en principes actifs. Parmi eux, figurent :
- des labdane-diterpènes comme le rotundifurane ou le vitexilactone ;
- des iridoïdes dont de l’aucuboside et de l’agnuside ;
- des flavonoïdes tels que de la casticine et de la vitexine ;
- des stéroïdes ;
- des alcaloïdes.
A noter : Une huile essentielle de gattilier peut également être extraite. Celle-ci renferme notamment de l’α-pinène et du limonène.
Propriétés et effets recherchés
Régulateur hormonal
Les études ont montré que les substances diterpéniques présentes au sein du gattilier étaient capables de réguler certaines activités hormonales. C’est le cas du rotundifurane qui est capable d’augmenter la sécrétion de progestérone par les ovaires. Pour rappel, cette hormone stéroïdienne joue un rôle clé dans le cycle menstruel et la grossesse. A l’inverse, le rotundifurane peut aussi réduire la sécrétion de prolactine. Cette hormone est impliquée dans les processus de lactation, a un rôle dans la reproduction et a une influence sur le comportement.
Bénéfices contre le syndrome prémenstruel
Le rôle de régulateur hormonal du gattilier lui confère des bienfaits pour lutter contre le syndrome prémenstruel, c’est-à-dire contre l’ensemble des symptômes qui surviennent quelques jours avant les règles : la fatigue, l’irritabilité, les maux de tête, les douleurs aux seins, les ballonnements abdominaux, etc. Cet usage est d’ailleurs reconnu par plusieurs autorités de santé dont l’Agence Européenne du Médicament (EMA), la Commission E du ministère de la Santé allemand et la Coordination Scientifique Européenne en Phytothérapie (ESCOP).
Bienfaits contre les troubles du cycle menstruel
Grâce à leur action au niveau de l’hypophyse, les principes actifs du gattilier peuvent également contribuer à régulariser les menstruations. Ils peuvent notamment contribuer à lutter contre les règles irrégulières ou absentes.
Autres bienfaits à l’étude
L’action des substances diterpéniques présentes au sein du gattilier est aussi étudiée pour la prise en charge de la stérilité féminine. Des premiers résultats positifs ont également été constatés pour soulager les troubles liés à la préménopause et à la ménopause.
Dosage et posologie
Plusieurs dosages en gattilier peuvent être proposés. Il faut savoir que les extraits utilisés peuvent également avoir une teneur différente en principes actifs.
Concernant la posologie du gattilier, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) recommande une dose journalière de 20 mg d’extrait sec.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
Contre-indications : Etant donné ses propriétés, l’usage de gattilier est contre-indiqué par mesure de précaution chez :
- les femmes enceintes et allaitantes ;
- les enfants et adolescents de moins de dix-huit ans ;
- les personnes présentant une prédisposition familiale au cancer du sein ou bien ayant déjà souffert de ce cancer ;
- les sujets atteints de troubles de l’hypophyse, exception faite si une supervision médicale est mise en place ;
- les femmes ayant amorcé un protocole de fertilisation in vitro (FIV).
D’une manière générale, il est recommandé de demander un avis médical avant de démarrer une cure en gattilier.
Effets secondaires : A ce jour, aucun effet secondaire majeur n’a été répertorié. Toutefois, une cure de gattilier peut toutefois provoquer des troubles digestifs, des vertiges, des maux de tête, des poussées d’acné et des manifestations allergiques pouvant se traduire par de fortes démangeaisons et gonflements (œdèmes).
Précautions d’emploi : Le gattilier renferme de puissants principes actifs. Il est fortement recommandé de l’employer sous contrôle médical.
Interaction(s)
Les principes actifs peuvent interagir avec certains traitements, notamment ceux employés pour lutter contre les troubles hormonaux et ceux prescrits dans le cadre de la maladie de Parkinson. Un avis médical est de rigueur.
Informations complémentaires
Le gattilier peut faire l’objet de nouvelles études scientifiques. Les résultats de ces travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de se rapprocher d’un professionnel de santé.
Sources
M. Dupérat, J. Polese, Encyclopédie visuelle des arbres & arbustes, Editions Artemis, 2008, 239 pages.
J. Lacarrière, Dictionnaire amoureux de la Grèce, edi8, Oct. 2014, 413 pages.
M. Serrand La nouvelle ménopause, Alpen Editions s.a.m., Mars 2005, 95 pages.
A. Nogaret, La phytothérapie: Se soigner par les plantes, Editions Eyrolles, Juil. 2011, 192 pages.
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Vidal, Gattilier, eurekasante.vidal.fr (Consulté le 14/08/2018).