Iode

Iode

Fiche de synthèse

  • Nom commun

    Iode

  • Nom(s) scientifique(s)

    I

  • Origine

    Naturelle, synthèse

  • Propriété(s) associée(s)

    Equilibre thyroïdien

Qu'est-ce que l'iode ?

L’iode est un élément chimique de numéro atomique 53 dans le tableau périodique des éléments, et de symbole I. Il est un oligoélément essentiel à la santé de l’Homme, notamment car il permet la synthèse des hormones thyroïdiennes, la reproduction, ou encore le développement cognitif. En 2014, l’OMS estimait que 35% des habitants de la planète souffraient d’un apport insuffisant en iode. 

Origine, habitat et culture

L’iode est présent à l’état naturel depuis le début de la vie terrestre. En 1811, le chimiste Français Bernard Courtois fait sa découverte fortuite en apercevant une lumière violette émanée d’algues de Varech en train de brûler. Intrigué par ce phénomène, il finit par en isoler la substance responsable : l’iode. Ce dernier prend une couleur violette lorsqu’il s’évapore sous l’effet de la chaleur.

En 1814, le chimiste français Louis-Joseph Gay-Lussac le nomme pour la première fois « iode » (du grec iodes signifiant « aux reflets violets »). De nos jours, l’iode est utilisé dans diverses applications industrielles et médicales.

En cas d’accident nucléaire, on limite les risques d’absorption d’iode radioactif par la thyroïde, grâce à la prise de comprimés d’iode stable. En saturant les cellules thyroïdiennes, l’iode stable évite l’absorption de l’iode radioactif. Les carences en iode constituent un problème majeur de santé publique. Ainsi, depuis 1954, on autorise l’enrichissement du sel de table en iode pour en réduire les risques de carence.

Présent dans la croûte terrestre et les fonds marins, l’iode est un élément assez rare dans la nature, proportionnellement à l’oxygène ou au silicium. L’océan et les sédiments marins en constituent le réservoir principal. Alors que les régions montagneuses en sont les plus carencées.  Le cycle de l’iode repose sur de nombreux échanges entre les compartiments océanique et atmosphérique.

À ce jour, la plupart de l’iode utilisé dans des applications industrielles ou médicales, il est extrait de sources naturelles : gisements de gemme, eau de mer… L’iode y est absorbé par les organismes marins, tels que les poissons, les crustacés, les algues

Sur le plan industriel, il est utilisé dans l’élaboration de formules chimiques qui servent à produire des films et des papiers photographiques, et dans certains types de composants électroniques.

Sur le plan médical, il servait à traiter et désinfecter les plaies, jusqu’au jour où l’on a découvert que sa carence entraîne une augmentation de la taille de la thyroïde (goitre), ainsi qu’une insuffisance de synthèse organique en hormones thyroïdiennes. Enfin, on utilise l’iode comme produit de contraste en radiologie.

Apparence, composition et format

En tant qu’élément chimique, l’iode existe sous différentes formes.

Sa mobilité dans l’environnement dépend de sa forme chimique et des conditions du milieu dans lequel il évolue.

Dans la nature, on le retrouve sous la forme d’un solide cristallin noir violet, et sous la forme d’ion dissous dans les océans.

Une alimentation diversifiée et riche en produits de la mer fournit généralement suffisamment d’iode pour couvrir les besoins physiologiques. L’essentiel de l’iode alimentaire est d’origine marine, l’algue marine est d’ailleurs le végétal qui en contient la plus grande concentration.

Liste d’aliments riches en iode :

  • Algues marines
  • Fruits de mer
  • Lait
  • Jaune d’œuf
  • Sel iodé
  • Légumes secs

L’iode consommé sous la forme de compléments alimentaires. Il est disponible en comprimés et en gélules.

Ces solutions sont spécialement formulées pour maintenir un apport optimal permettant de couvrir les besoins physiologiques journaliers.

En supplémentation, il est consommé sous forme d’iodure de potassium et préparé spécialement pour la consommation humaine.

Propriétés et effets recherchés

Équilibre thyroïdien :

L’iode est indispensable à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Une fois ingéré, il voyage dans tout l’organisme avant de rejoindre la thyroïde, où il participe à la synthèse des hormones thyroïdiennes T4 (thyroxine) et T3 (triiodothyronine). On peut différencier les hormones thyroïdiennes entre elles par le nombre et la place des atomes d’iode qu’elles portent.

Les hormones thyroïdiennes exercent une gamme variée d’effets biologiques essentiels tels que : la régulation du métabolisme énergétique, le développement du système nerveux, la croissance cellulaire, la digestion, la reproduction…

Sans iode, toutes ces fonctions ne peuvent pas être correctement régulées.

Les hormones thyroïdiennes exercent une influence sur l’ensemble de la physiologie cellulaire, leur taux adéquat est primordial pour soutenir un développement physique et cognitif optimal.

Dosage et posologie

Les recommandations fluctuent selon les pays, et les organisations de santé. De plus, il est nécessaire d’adapter les recommandations en prenant en compte une variété de facteurs spécifiques à chaque individu.

  • Différentes étapes de vie sont particulièrement exigeantes en termes de besoins nutritionnels en iode: grossesse, allaitement, croissance.…
  • Les populations vivant loin des côtes, et qui consomment une alimentation transformée sont aussi plus à risque d’être en carence iodée. 

Dans tous ces contextes spécifiques, il est essentiel de faire preuve de vigilance, et de veiller à ce que les apports couvrent totalement les besoins journaliers.

Pour évaluer le statut d’iode dans le corps, il est possible d’effectuer une analyse d’iode urinaire (iodurie). Ce dosage permet d’apprécier la suffisance des apports et de rechercher une éventuelle surcharge.

Le taux d’iodurie optimal se situe généralement autour de 150 µg.

Apport journalier conseillé selon l’ANSES:

  • Nourrissons (0 à 6 mois): 90 µg
  • Nourrissons (7 à 12 mois): 110 µg
  • Enfants (1 à 3 ans): 90 µg
  • Enfants (9 à 13 ans): 150 µg
  • Adolescents (14 à 18 ans): 150 µg
  • Adultes: 150 µg
  • Femmes enceintes: 200 à 230 µg
  • Femmes allaitantes: 260 à 290 µg

Un apport iodé inférieur à 25 µg entraîne quasi systématiquement une symptomatologie d’hypothyroïdie. La limite de sécurité est placée à 600 µg.

Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)

L’iode est généralement bien toléré par l’organisme. L’apparition d’effets secondaires est essentiellement liée à un surdosage (iodisme). Certaines personnes sont susceptibles de développer une allergie ou une hypersensibilité à l’iode.

L’hyperthyroïdie est considérée comme un point de vigilance important en ce qui concerne la consommation d’iode. Un apport d’iode est dans ce cas précis, un facteur d’aggravation des symptômes de l’hyperthyroïdie.

La surcharge en iode est susceptible d’induire une hyperthyroïdie, c’est pourquoi il convient d’adapter les apports selon les besoins d'un individu en tenant compte d’un tableau clinique précis.

La surcharge en iode n’est quasiment jamais alimentaire, mais plutôt médicamenteuse. L’amioradone, médicament arythmique est l’une des sources les plus fréquemment associées à une exposition excessive d’iode.

Interaction(s)

Il est important de signaler à son professionnel de santé tous les médicaments consommés afin qu’il évalue les risques potentiels d’interactions médicamenteuses liées à l’iode.

Associations suggérées

Équilibre thyroïdien : Ashwagandha, Guggul, Maca

Équilibre oligo-minéral : Magnésium, Vitamine C, Vitamine E, Zinc, Sélénium, Manganèse, Vitamine A, Vitamines B1, B2, B5, B6, B9

Informations complémentaires

Les informations de cette fiche sont données à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas se substituer à l’avis d’un professionnel de santé. En outre, de nouveaux travaux peuvent venir contredire ou compléter les informations de cette fiche. En cas de doute, il convient de demander conseil à un professionnel de santé.

Sources

« Guide pratique des compléments alimentaires » Brigitte Karleskind - éditions Thierry Souccar, pages 120, 392

« Histoire de l’iode, d’hier à aujourd’hui » thèse de Mulot Jourdan - 1989

« Nutrition:principes et conseils » - L.Chevallier - édition Masson - pages 34,45,90

« Nutrithérapie » Tome 1 - Dr Jean-Paul Curtay  - Testez éditions - page 146

« Pratiquer la micronutrition à l’officine » - Maud Mingeau - éditions le moniteur des pharmacies, page 198

Rapport OMS « Détermination du bilan iodé des populations par la concentration urinaire »

https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/il-y-a-200-ans-la-decouverte-de-l-iode_22861

https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-iode-14900/#

https://www.superprof.fr/ressources/physique-chimie/physique-chimie-tous-niveaux/sel-marin.html

https://www.anses.fr/fr/content/iode-pourquoi-et-comment-en-consommer

Iodine status worldwide: WHO global database on iodine deficiency. Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2004. (http://whqlibdoc.who.int/publications/2004/9241592001.pdf, consulté le 20 août 2013)

https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2013SA0240Ra.pdf

Revue narrative - Prévention de la carence iodée chez la femme enceinte: intérêts et stratégies développés - https://hal.univ-lorraine.fr/hal-03870519/document

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