Maca
Fiche de synthèse
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Nom commun
Maca, ginseng péruvien
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Nom(s) scientifique(s)
Lepidium meyenii
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Famille
Brassicacées
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Origine
Les Andes (Pérou)
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Partie(s) utilisée(s)
Tubercule
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Principaux actifs
Métabolites secondaires (macamide, macaène, glucosinolate), acides aminés(dont les essentiels), minéraux, fibres, glucides.
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Propriété(s) associée(s)
Stimule l’immunité et les fonctions cognitives | Stimule la libido, les performances sexuelles, la fertilité | Diminue les symptômes liés à la ménopause
Qu'est-ce que la maca ?
La maca est une racine des montagnes péruviennes qui tire ses propriétés de ses conditions de culture hors du commun. Elle ne pousse que dans la Cordillère des Andes à plus de 3 500 mètres d’altitude. Utilisée depuis des millénaires par les indiens Incas, elle a été durant des siècles leur principale alimentation.
Maca vient du Quechua, un dialecte péruvien des Andes : MA signifie cultivé en altitude et CA désigne la nourriture qui renforce.
Cette racine a des vertus exceptionnelles. Elle permet d’améliorer l’état physique général en stimulant l’immunité et possède la particularité d’être « aphrodisiaque ».
Origine, habitat et culture
La maca, encore appelée ginseng péruvien est cultivée depuis la nuit des temps dans les hauts plateaux des Andes au Pérou à plus de 3000 mètres d’altitude. Les Indiens Incas l’utilisaient probablement depuis 4000 ans avant JC, mais les premières traces de maca cultivée et domestiquée datent d’environ 1600 ans avant JC.
Sa culture est aujourd’hui concentrée dans la cordillère centrale, entre 3500 et 4500 mètres d’altitude. Elle est localisée dans les régions entourant le lac Junín, dans les montagnes de Jarpa et de manière plus confidentielle en Bolivie.
La combinaison des rayons du soleil très violents (dus à la proximité avec l’équateur), des températures très basses et de la très haute altitude expliquent les extraordinaires propriétés de cette racine, qui ne pousse que dans de telles conditions. La maca est semée de septembre à novembre (début de la saison des pluies) et récoltée entre mai et juillet.
Les tubercules sont séchés au soleil jusqu’à ce qu’ils soient complètement secs (environ une semaine). La maca peut ensuite être conservée durant au moins deux années dans un abri sec et sombre. Elle est broyée et consommée en poudre, ou utilisée pour faire des galettes, on alors le tubercule est bouilli (ce qui permet de potentialiser ses effets) pour en faire un jus.
Pedro Cieza de León, conquistador espagnol sera le premier à décrire la maca dans son traité « La Crónica general del Perú » en 1553.
Le père Cobo, missionnaire espagnol parle de la maca dans ses ouvrages « Compendio y Descripción de las Indias Occidentales » et « Historia del Nuevo Mundo » : il déclare que cette plante a ceci de remarquable qu’elle se développe dans les régions les plus froides de la province de Chinchaycoha, là où les conditions climatiques sont si rudes qu’aucune autre plante ne pousse.
Elle parvient à assurer la subsistance des indigènes, il précise d’ailleurs que grâce à cette racine les habitants de cette province sont en bonne santé et voient leur nombre se multiplier contrairement aux habitants des autres provinces du Pérou.
Lorsque les premiers Espagnols se sont installés sur les hauts plateaux des Andes ils ont constaté que leur taux de reproduction et celui de leurs bétails avaient diminué, les Indiens Incas leur auraient ainsi recommandé la maca qui eut les effets espérés.
La maca, véritable richesse pour ceux qui la cultivaient, était d’ailleurs utilisée comme monnaie d’échange (farine, maïs…) et pour payer les percepteurs Espagnols. Durant la période où les Incas contrôlaient les Andes, la maca était considéré comme précieuse et réservée aux guerriers et à la cour royale.
D’ailleurs la force et la férocité des guerriers Incas étaient attribuées à la maca car ils en consommaient en grande quantité. Quant à la maca importée en Espagne, elle n’était destinée qu’à la famille royale.
D'après les usages traditionnels ancestraux, la maca est utilisée comme revitaliseur pour renforcer un système immunitaire affaibli, contre les maladies respiratoires et les douleurs articulaires mais aussi pour réduire les troubles menstruels et ceux de la ménopause. C'est également un aphrodisiaque réputé qui augmente la vigueur sexuelle et la fertilité.
Apparence, composition et format
Lepidium meyenii (maca) est une plante herbacée bisannuelle, vivace et pérenne qui mesure de 10 à 20 centimètres.
La tige s’étale sur le sol et forme une rosette.
La racine principale gonfle durant son développement et se transforme en un tubercule (ou hypocotyle) qui a la forme d’une poire.
Celui-ci mesure entre 2 et 3 centimètres de long et entre 5 et 8 centimètres de large.
De nombreuses racines secondaires latérales se développent également.
La couleur de la maca peut varier, elle peut être blanche, rougeâtre, brune, grise ou jaune.
La partie aérienne de la plante peut être mangée, crue ou cuite.
La racine de maca séchée contient environ :
- 10% d’eau
- 10 à 12% de protéines : présence de tous les acides aminés notamment les acides aminés essentiels.
- 2 à 3 % de lipides : on y retrouve des acides gras insaturés comme l’acide linoléique, l’acide linolénique et l’acide oléique mais aussi un acide gras saturé, l’acide palmitique.
- 55 à 60% de glucides
- 8 à 9% de fibres
- Minéraux (notamment K, P, Ca, Mg)
On note également la présence de métabolites secondaires : la macaène et la macamide. Ce sont des acides gras insaturés qui n’existent que dans cette plante, des phytostérols (betasitosterol, campesterol, and stigmasterol), des glucosinolates.
Les diverses études ont permis de constater que les concentrations de métabolites secondaires varient selon la couleur de la maca. Ce sont d’ailleurs ces métabolites secondaires qui seraient à l’origine des propriétés spécifiques de ce tubercule.
A l’heure actuelle la maca se trouve sous forme de poudre conditionnée en gélule, ou en vrac que l’on pourra dissoudre dans du jus ou ajouter dans l’alimentation (farine, salade…).
Propriétés et effets recherchés
La maca est traditionnellement connue comme une racine revigorante : elle permet de fortifier l’organisme en stimulant le système immunitaire et d’augmenter les capacités de mémorisation et d’apprentissage. Elle aide aussi à soulager les troubles liés à la ménopause et aux menstrues.
Traditionnellement au Pérou, et aujourd’hui encore, la maca est considérée comme un remède aphrodisiaque qui stimule la libido, améliore la vigueur sexuelle et accroît la fertilité.
Cette dernière décennie, la maca a suscité un grand intérêt et de nombreuses études ont été réalisées afin de prouver scientifiquement les effets de cette racine ancestrale.
- Chez le rat, on a pu constater que les Macas jaunes et noirs entrainent une augmentation du nombre de spermatozoïdes et de leur motilité Il semblerait cependant que la maca rouge n’ait des effets que modérés.
- Une étude a montré que la maca permettait de réduire l’hyperplasie bénigne de la prostate. Il semblerait que la maca rouge ait eu le plus d’effet, la Maca jaune que peu et la noire n’en a eu aucun.
- Dans une étude sur des souris ovariectomisées ou dont la déficience de mémoire a été induite, on a pu observer qu’après administration de Maca noire, les capacités de mémoire et d’apprentissage ont été améliorées.
Depuis 2000, les essais réalisés chez l’homme ont pu démontrer :
- Un effet positif de la Maca sur la mobilité des spermatozoïdes chez des hommes infertiles.
- Des effets positifs sur plusieurs paramètres de qualité du sperme chez des hommes en bonne santé.
- La réduction des symptômes psychologiques, y compris l'anxiété et la dépression, ainsi que l’inconfort ressenti par les femmes ménopausées, à des doses de 3,5 grammes par jour.
Les propriétés nutritionnelles de la Maca ne sont plus à démontrer bien que le mécanisme d’action soit encore incertain. On l’attribut en partie aux métabolites secondaires de cette racine.
Il semblerait que la maca agirait comme un adaptogène et améliorerait donc l’état de santé général.
Dosage et posologie
D’après les différentes études, il semblerait que la posologie puisse aller de 1,5 à 3,5 grammes par jour durant 3 mois.
Ces doses restent cependant inférieures à la consommation traditionnelle au Pérou.
Contre-indication, danger(s) et effet(s) secondaire(s)
A ce jour, aucun effet indésirable ni contre-indication ne sont connus.
Associations suggérées
Amélioration de l’état général : Ginseng
Tonus : Gingembre
Stimuler la mémoire : Ginkgo biloba
Stimulant sexuel : Damiana, Trèfle rouge, Tribulus terrestris
Fertilité : Zinc, Tribulus terrestris
Équilibre thyroïdien : Iode
Sources
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